Entretien avec Philippe Gabilliet, professeur de leadership à l’ESCP Europe

Q : Quel(s) tuyau(x) donnez-vous à un patron dont l’entreprise est dans la tourmente ?

Ph. Gabilliet : L’optimisme est une ressource de performance. L’optimisme est une façon de se projeter dans un avenir plutôt positif et créateur de valeur. C’est un outil fondamental d’approche des problèmes dans des situations difficiles. Un dirigeant optimiste doit toujours se garder une petite dose de pessimisme et de vigilance. Car l’optimisme, c’est tout sauf la naïveté. Un optimiste pense qu’une solution positive est toujours possible même s’il y aura des difficultés et des échecs. Et pour cela, il va falloir qu’il capitalise en priorité sur ce qui va bien, sur ses ressources et ses points forts.

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Je rencontre l’autre jour un ancien collègue.

« Qui est ton patron ? » lui ai-je demandé

– Duquel parles-tu, puisque j’en ai trois ?

– ???

– Oui. Il y a d’abord celui en titre. Il signe le courrier, participe aux manifestations officielles et figure comme chef sur l’organigramme. Mon second chef est un ancien ingénieur qui a tellement de bouteille, que chaque fois qu’il y a un problème opérationnel à résoudre, c’est à son bureau que nous venons frapper.

– Cela se passe bien ?

– Pas si mal. Le patron officiel sait qu’il a du mal côté opérationnel et il a la sagesse de le comprendre. Pour le moment, ça va, mais si un jour il devait prendre une décision opérationnelle, bonjour les dégâts potentiels.

– Et le troisième patron ?

– C’est la secrétaire du service voisin…

– Tu veux rire ?

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La finale de la Coupe du Monde de Rugby de 1995 fut perçue dans le monde entier comme un grand événement sportif. Pour l’Afrique du Sud, ce fut encore bien davantage : un tournant historique, un événement de portée nationale, qui refermerait les blessures du passé et ouvrirait de nouveaux espoirs.

Lorsque Mandela arrive au pouvoir, après 27 ans d’emprisonnement, l’Afrique du Sud est un pays meurtri, au bord de l’implosion. Pour réconcilier les ethnies, il ne suffit pas de proclamer la fin de l’apartheid. Le pays a besoin d’un symbole et d’un ferment d’unité nationale.

Pays hôte de la Coupe du Monde de Rugby, l’Afrique du Sud est automatiquement qualifiée pour la compétition. Mais les Springboks sont considérés comme une équipe mineure manquant d’expérience sur la scène internationale : à cause de l’apartheid, l’Afrique du Sud a été écartée des rencontres internationales durant des années. Personne ne croit les Springboks capables de remporter la victoire, et eux-mêmes n’y croient pas. Malgré cela, Mandela décide de miser sur une victoire des Springboks.

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