Entreprise cherche manager optimiste pour leadership de crise !   11 décembre 2010

Aujourd’hui, ce qu’une entreprise recherche, ce sont des managers capables d’instaurer un mode de direction orienté sur une dynamique optimiste. Le savoir-être rejoint ici le savoir-faire, à travers la mise en application de principes de management générateurs d’énergie et d’enthousiasme.

La situation économique et sociale actuelle génère de l’anxiété. Accélération du monde et changements divers, perte des repères anciens et de la visibilité sur le futur, crainte de l’obsolescence des compétences et de la disqualification professionnelle, peur de l’imprévisible sous toutes ses formes, tels sont les ingrédients du doute et de la perte de confiance en soi et en la société, terrain d’élection du pessimisme collectif.

Face à cela, insérés dans une organisation qui exige d’eux toujours plus de performance, qu’attendent de leur encadrement les collaborateurs d’une entreprise ?
Trois choses assez simples, dont le point commun sera de nourrir la dynamique optimiste des individus ou des équipes.

1) En période d’incertitude, la première attente des collaborateurs concerne la fourniture régulière par leur manager de preuves de sens, à savoir une émulsion subtile mêlant le rappel de la direction à suivre (objectif, but, ligne de mire), l’utilité de ce qui leur est demandé (contribution) et la place occupée par eux dans ce processus (reconnaissance).

2) La deuxième attente est celle de marques de réassurance, que celle-ci porte sur la compétence du manager ou sur la confiance qu’il met dans sa propre action et celle de ses équipes, ainsi que dans leur capacité à affronter les défis du moment.

3) La troisième attente est celle d’un climat de travail adapté aux périodes difficiles, que l’on pourrait qualifier d’optimisme convivial et tonique. Face aux tensions nées des objectifs exigeants et d’une conjoncture marquée par la raréfaction des moyens et des ressources (financières, matérielles, humaines, etc.), l’atmosphère de travail entretenue par le manager doit permettre à son équipe d’affronter les difficultés sans risquer le doute ou le désespoir.

À quoi reconnaît-on un manager optimiste ?

Le manager optimiste, comme tout manager, doit faire réussir une équipe, c’est-à-dire aider ses membres à atteindre les objectifs fixés, rendre ses collaborateurs plus autonomes quant à leur performance et leur permettre d’évoluer professionnellement.

Ce n’est pas sur la finalité de son action que le manager optimiste va faire la différence mais sur ses principes et méthodes d’action. On reconnaît un manager optimiste à quatre attitudes fondamentales qui structurent sa relation avec les membres de son équipe :

1) Le manager optimiste concentre l’essentiel de son action sur les « points forts », c’est-à-dire sur les qualités des personnes et sur leur potentiel.

Pour un manager positif, ses collaborateurs disposent de deux types de ressources d’action : des points forts à cultiver et renforcer et des points d’effort, sur lesquels il est possible de s’améliorer et de progresser. Concernant les points faibles, à savoir les gros défauts, les carences structurelles, etc. ils sont une réalité objective mais ne peuvent être utilisés pour produire une performance. On ne peut donc que les ignorer, voire les neutraliser en les compensant, par un développement extrême de certains points forts.

2) Le manager optimiste privilégie les solutions partielles efficaces.

Le manager pessimiste aime à se nourrir de l’analyse méticuleuse des causes des échecs. Ce faisant, il produit presque toujours de la rancœur et des regrets, débouchant immanquablement sur la justification et la recherche de coupables. Le manager pessimiste apprécie aussi le perfectionnisme à travers la recherche – souvent vaine – de solutions idéales, parfaites, qui règleraient en une seule fois la totalité des problèmes.

Le manager optimiste quant à lui, voit les choses différemment. Savoir « pourquoi » on en est arrivé là, surtout en cas de difficulté majeure, est certes intéressant ; mais la recherche des causes constitue souvent une perte de temps. Confronté au «pourquoi» du pessimiste, le manager optimiste privilégie toujours le «comment faire pour», c’est-à-dire la recherche d’alternatives ou d’opportunités nouvelles nées de la difficulté rencontrée. Le manager optimiste n’a pas besoin de connaître l’origine ou le responsable de l’obstacle pour explorer des chemins destinés à le contourner.

3) Le manager optimiste traque les « petites victoires »

Chacun aime à être félicité après avoir gagné. Mais chaque jour étant un nouveau jour, ce n’est pas parce que l’on est félicité aujourd’hui que l’on sera davantage motivé demain, ni que l’on gagnera à coup sûr.
En revanche, c’est bien le fait d’être encouragé pendant qu’on est en train de faire un effort, qui contribue à entretenir notre confiance en nous-mêmes, notre désir de poursuivre l’effort et notre optimisme quant à la réussite à venir.

Le manager optimiste garde certes l’œil rivé sur la ligne de mire de l’objectif à atteindre. Mais il ne perd jamais une occasion de célébrer avec ses troupes une victoire d’étape, un match remporté, un obstacle franchi avec brio, un effort qui a payé, une avancée technique ou un nouveau client. Bref, le manager optimiste aime prendre ses collaborateurs en « flagrant délit de réussite », aussi modeste soit-elle. C’est d’ailleurs dans ces occasions que le manager peut entraîner ses troupes à la pratique du « style explicatif optimiste », en analysant avec eux en quoi ce succès est dû à leur action propre, en quoi il illustre des compétences durables de l’équipe et en quoi il a vocation à se reproduire dès que possible…

4) Le manager optimiste pousse à la persévérance et à la prise de risque.

Si les managers pessimistes anticipent et redoutent systématiquement l’échec, les optimistes savent que l’échec fait partie de la vie des organisations et qu’il n’est qu’un ingrédient du succès comme les autres. Peut-être un peu plus amer, et encore…. Etre préparé à l’échec, pour un manager optimiste, c’est à la fois savoir ce que l’on fera si les choses tournent mal et se donner par avance le droit de réessayer, de tenter à nouveau.

Car si l’optimisme est un facteur de réussite si puissant, c’est essentiellement parce qu’il crée les conditions psychologiques et relationnelles de la persévérance. Un manager optimiste est donc un manager qui accorde le droit à l’erreur, dès lors que cette erreur peut-être analysée et représenter une source d’apprentissage. Un manager optimiste est aussi celui ou celle qui donne à son collaborateur la permission d’innover, de faire bouger les lignes.

Un manager optimiste est celui dont on peut dire: « Il m’a donné envie d’essayer, m’a permis de ne pas réussir tout de suite, et m’a poussé à recommencer jusqu’à ce que je gagne la partie ! ».

Et peut-être aussi est-ce pour cela que nombre de managers optimistes semblent tellement « porter chance » à celles et ceux qui travaillent avec eux !

Philippe Gabilliet
« Éloge de l’optimisme. Quand les enthousiastes font bouger le monde » Ed. Saint Simon, 2010.

Et vous, qu’en pensez-vous ?
Quel manager positif êtes-vous ? Comment ?

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Cette entrée a été publiée le samedi 11 décembre2010 à 21 h 50 min, et rangée dans Management, Motivation. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via son flux RSS 2.0.Vous pouvez laisser un commentaire, ou faire un rétrolien depuis votre site.
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15 réponses

13 décembre 2010 à 10 h 19 min
Alain Dogniaux écrit :

On ne peut qu’approuver tous les points de cet article. Néanmoins, il présente peu d’éléments nouveaux ou originaux me semble-t-il. Je pense donc qu’il s’agit, sans plus, d’un utile rappel – ce qui n’est jamais inutile ! Un point qu’il me semblerait intéressant de traiter serait : comment concrètement coacher un manager tendance « pessimiste » pour l’amener à évoluer vers le manager optimiste ? S’attaquant à une tendance profonde chez lui, l’affaire n’est pas gagnée d’avance !

14 décembre 2010 à 9 h 05 min
Philippe Gabilliet écrit :

@ Alain Dogniaux
Il est vrai que la « disposition pessimiste », tout comme son contraire optimiste, s’ancre très profondément chez certaines personnes. Mais cette disposition n’est pas une structure immuable ; elle reste une préférence cognitive et émotionnelle, fût-elle profonde, un peu comme le fait d’être gaucher ou droitier, en plus radical sans doute… Cela veut aussi dire que l’on peut tenter de fonctionner différemment.

Le coaching d’un manager « pessimiste » passera avant tout par un travail sur sa façon d’expliquer les difficultés que lui-même ou ses collaborateurs rencontrent. Là où le pessimiste interprétera naturellement un échec comme un événement habituel, global et dont il est seul coupable, le coach tentera de lui faire prendre conscience que ce revers – bien réel par ailleurs – est localisé à un seul domaine, n’a pas obligatoirement vocation à se reproduire dans le futur et est aussi de fait d’un certain nombre de circonstances extérieures.

Le coaching d’un pessimiste devra aussi centrer son action sur l’anticipation positive, c’est-à-dire une approche par les points forts et par les « solutions partielles qui fonctionnent », le pessimiste ayant plutôt tendance à regarder les points faibles et à recherche des solutions idéales mais que l’on n’arrive jamais à mettre en oeuvre…

Bien amicalement,
Philippe Gabilliet

14 décembre 2010 à 11 h 02 min
Tweets that mention Le blog de manager-positif.com » Blog Archive » Entreprise cherche manager optimiste pour leadership de crise ! -- Topsy.com écrit :

[…] This post was mentioned on Twitter by AvCom, Yves de Montbron. Yves de Montbron said: Entreprise cherche manager optimiste pour leadership de crise ! : http://wp.me/pKUuj-87 […]

15 décembre 2010 à 4 h 57 min
Pittalis Gisèle écrit :

Cher Monsieur Dogniaux,
N’est-ce pas là une vision pessimiste de la problématique du changement? Savez vous que les neuro-sciences apportent un éclairage sur la restructuration cérébrale possible pour tous et à tout âge ( démonstration sous IRM: du concret palpable)? De quoi crédibiliser la PNL (technique de com., version intègre bien entendu) qui focalise le changement vers la solution plutôt que sur le problème…
Il existe d’excellentes formations. Ou encore autre technique: l’AT, qui permet de prendre conscience de ses comportements pour mieux s’adapter sur un mode relationnel gagnant-gagnant…
Bref, s’outiller en technique référencée est solution positive…
Prendre conscience de ses représentations (source d’optimisme ou de pessimisme: deux subjectives visions du monde) est l’un des fondamentaux du changement.
Voilà une voie d’apprentissage pour les managers du futur, une modernité…
Bien cordialement,
Gisèle

19 décembre 2010 à 19 h 14 min
Raymond HAAS écrit :

Bonjour Yves,
je me régale de tes envois et ton blog est un modèle du genre
merci pour toutes ces belles choses
je te souhaite non pas mille mais un million d’abonnés, ainsi la contagion positive de la confiance nous servira à tous
amitiés

19 décembre 2010 à 20 h 38 min
Yves de Montbron écrit :

Merci Raymond,
L’attitude positive est en effet contagieuse.
Faisons-la régner autour de nous sans modération.
Amitiés,
Yves

21 décembre 2010 à 4 h 34 min
oumar said adinani écrit :

Bonjour,
Pour ma part, ambitieux futur manager, je préconise avant tout optimisme et enthousiasme un équilibre certain à partager dans une communication efficace dans le but de donner de l’efficience au savoir-faire de chaque collaborateur potentiellement porteur de solution simple.
Cordiales considérations !

22 décembre 2010 à 23 h 43 min
Thierry Grandieres écrit :

Merci Yves pour ton blog et sa qualité.
Oui être OPTIMISTE en ses temps de crise ne peut être que moteur pour nos équipes !

22 décembre 2010 à 23 h 45 min
Yves de Montbron écrit :

Merci Thierry,
Dans un monde difficile, l’attitude mentale positive est un avantage différenciant, une arme décisive.
Amicalement,
Yves

22 mars 2011 à 17 h 36 min
FAVER Olivier écrit :

Bonjour à tous, tout d’abord, merci Yves pour avoir créé ce blog, source d’informations et source d’enrichissement intellectuel (sans doute le seul qui est un sens…). Merci Philippe pour vos articles et vidéos passionnants. J’ai acheté votre livre « éloge de l’optimisme » qui en me quitte plus et que tout le monde devrait posséder. J’ai même franchi le pas, je suis désormais membre de la ligue des optimistes ! Monsieur Gabilliet, j’aimerais vraiment vous rencontrer ou assister à une conférences, est-ce que vous en faites prochainement ?
Très positivement,
Olivier FAVER

22 mars 2011 à 21 h 41 min
Philippe GABILLIET écrit :

Bonsoir Olivier,
Merci de ce retour très positif. La plupart de mes conférences le sont dans le cadre d’entreprises. Mais je serai le 31 mars à Bruxelles au Salon Entreprendre ainsi qu’au Forum HappyLab à la Cartonnerie (Paris 11ème) le 30 avril. Mais si vous désirez me contacter, vous trouverez mes coordonnées mail aisément sur le site de ESCP Europe.
Optimistement vôtre. Philippe GABILLIET.

23 mars 2011 à 22 h 40 min
FAVER Olivier écrit :

Bonjour Philippe, je pense pouvoir me rendre à Bruxelles pour votre conférence du 31 mars, en espérant pouvoir vous parler quelques secondes 😉
Par ailleurs, je ne trouve pas vos coordonnées mail sur le site ESCP Europe…
Je suis adepte aussi dans le management d’un élément qui me semble important : l’humour. Cela peut paraître provocateur dans un monde où le sérieux doit être sans cesse mis en avant sous peine d’être décridibilisé. Mais on peut être professionnel sans être sérieux ! Les deux notions ne sont pas antinomiques. l’humour, la dérision, la déraison, le délire, le
fou rire, bref : faire sérieusement les choses sans jamais se prendre au sérieux !
L’humour est un merveilleux antidote au stress négatif, aux frustrations, aux amertumes, aux blessures d’un monde qui reste cruel. L’humour c’est aussi ce ciment qui fait se sentir bien, qui donne envie d’aller au bureau, de bosser ; de suer avec les
autres tout simplement parce que c’est amusant. « Have fun ! » disent les Américains. Qu’en pensez-vous ?

1 avril 2011 à 20 h 35 min
arve écrit :

Bonjour,
J’ai eu l’occasion d’assister à votre conférence à Bruxelles dans le cadre du salon entreprendre. Je tenais à vous dire que j’en suis revenue gonflée à bloc. En plus d’être motivant, vous avez des talents de comédien 😉 Cela corrobore bien une de mes citations favorite, dixit Marcel Pagnol:
« Tout le monde savait que c’était impossible. Il est venu un imbécile qui ne le savait pas et qui l’a fait. »
Bien à vous

6 septembre 2011 à 14 h 12 min
Vince écrit :

Eh oui, on n’a pas fini d’apprendre!

3 juillet 2012 à 19 h 34 min
LEMIEL écrit :

Je recherche à manager une entreprise dans mon domaine d’activité. L’électronique. N’hésitez pas à me faire connaitre pour une réussite commune et des méthodes de management à mettre en pratique ensemble

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