L’intelligence managériale est celle du joueur de flipper   27 septembre 2016

flipperL’acte managérial partage des caractéristiques communes avec le jeu de flipper.
Pour progresser dans son « jeu », le manager doit en particulier s’entraîner à trois aspects.

Manager, c’est atteindre des cibles dans un cadre d’organisation doté de règles, en générant puis canalisant l’énergie de ses équipiers. Cela suppose une intelligence tactique et relationnelle qui s’apparente à celle que déploie un joueur. Mais nous ne sommes pas au bowling : on n’a jamais vu de projet managérial aboutir en une fois, par un lancer magique abattant toutes les quilles !
Le manager est plutôt comme un joueur de flipper. Son intelligence tactique, c’est de savoir « lire » le plateau de jeu, repérer les bumpers sur lesquels rebondir, les bonnes rampes à emprunter. Une fois la boule lancée, c’est l’intelligence et l’agilité de son jeu, en situation, qui font la différence. Comme au flipper, il dispose en outre de moyens d’actions « parallèles »… Il peut bousculer un peu la machine (pas trop, sous peine de « tilt »…), pour influencer la trajectoire de sa boule.
Comme tout joueur qui souhaite progresser, le manager doit s’entraîner à ces différents aspects.

1) Lire le plateau de jeu : la sociologie de l’organisation et la sociodynamique
La sociologie de l’organisation permet de comprendre ce qui génère l’énergie des individus et des groupes. Elle s’appuie sur des observations et des analyses issues des sciences sociales : processus de perception, de construction des représentations, de relation à soi-même et à autrui, de motivation…
La sociodynamique (étymologiquement : le mouvement par l’homme) donne une orientation à cette énergie, qu’elle canalise au service d’un projet. Elle s’appuie sur un corpus méthodologique développé par Jean-Christian Fauvet, son fondateur, dont les lignes de force sont :
– la synergie et l’antagonisme (pour / contre) ;
– l’intention et l’action (passivité / proactivité) ;
– le pouvoir (nature et intensité).

2) Conserver une posture de jeu agile : le management situationnel
On qualifie de « situationnel » un management dont le style s’adapte aux besoins particuliers d’un équipier, eux-mêmes déterminés par son degré de compétence et de motivation. Il existe ainsi 4 styles de management : Directif, Incitatif, Participatif et Délégatif.
A la combinaison compétence/motivation d’un équipier correspond un style managérial préférentiel. Par exemple, on gagnera à se montrer directif avec un équipier à la fois peu motivé et peu compétent, mais incitatif s’il est compétent bien qu’insuffisamment motivé.

3) Bousculer à bon escient les règles du jeu : les « zones grises »
Pour avancer, un système humain a besoin de « zones grises » (Crozier), où le libre jeu d’un fonctionnement non prévu, d’une décision hors cadre, d’une intuition, redonnent de la souplesse et des marges de manoeuvre. Ici, c’est l’expérience d’encadrement, la connaissance du système et des personnes, accumulées au fil des ans, qui font la différence, plutôt qu’une technique à proprement parler.

On trouvera notamment des pistes passionnantes sur la capacité d’un groupe humain à « sortir du cadre » dans le dernier ouvrage de Norbert Alter (Donner et prendre, éditions La Découverte), avec une notion clé : la complicité comme principe de synchronisation et d’innovation permanente, quel que soit le niveau hiérarchique.

Nicolas Humeau
Source : http://www.journaldunet.com/management/expert/49841/l-intelligence-manageriale-est-celle-du-joueur-de-flipper.shtml

PS : Si vous souhaitez perfectionner votre management, téléchargez « Managez efficacement votre équipe, motivez durablement vos collaborateurs » de Philippe Gabilliet et Yves de Montbron.

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Cette entrée a été publiée le mardi 27 septembre2016 à 18 h 20 min, et rangée dans Management. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via son flux RSS 2.0.Vous pouvez laisser un commentaire, ou faire un rétrolien depuis votre site.
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3 réponses

28 septembre 2016 à 15 h 15 min
olivier écrit :

Bonjour
C’est assez vexant de voir comment vous parler des joueurs de bowling.

Je manage des operateurs depuis plus de 15 ans et mon ressourcement post traumatique du au stress n’a d’égal (chez moi, bien sur) que la participation a un club de bowling.

Il y a beaucoup de paramètres pour faire un (vrai) Strike :

Le lancer, la position du corps, la vitesse et la flèche.
Il faut savoir lire la piste (le plateau pour la flipper)
Mais ici la piste évolue avec le temps (d’une ou plusieurs parties) alors que sur le flipper …
Il faut ensuite vite calmer ses nerfs en cas d’erreurs mais vite corriger son erreur pour ne pas rester dans l’échec.
Le joueur de bowling doit être extrêmement concentré, suivre sa performance et suivre l’évolution de la piste pour corriger un ou plusieurs paramètres pour maintenir sa performance.
La règle principale du joueur de bowling : concentration, vigilance, réactivité.
Ensuite très bien connaitre l’influence des différents paramètres pour faire la correction la plus adéquat pour maintenir sa performance.

Bref pas facile, mais je vous invite pour un cours pratique.
Olivier

3 octobre 2016 à 8 h 05 min
Management : et si le manager était un joueur de flipper écrit :

[…] Lire l’article complet […]

3 novembre 2016 à 14 h 20 min
HAD écrit :

J’ajouterais aussi, non sans humour, en (4) : Donner un bon coup de « tilt » quand ça ne va pas assez fort.

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