Les 7 clés de la confiance en management   31 janvier 2014

ConfianceDans ce billet, découvrez 7 clés qui permettent au manager de créer de la confiance et de jouer pleinement son rôle.

1. Mettre en cohérence les paroles et les actes

Nous travaillons souvent en réseau, à distance. Or, nous ne pouvons travailler efficacement que si nous avons confiance dans ce que les autres font et disent, loin de nous, à une autre place que la nôtre. Pour cela il faut d’abord se synchroniser avec une intention collective, au-delà de nos différences et de nos distances. Cette synchronisation autour de cette intention collective est aussi le garant que la parole de chacun soit crédible et que tout acte soit un vrai engagement.

La clé de la cohérence : en tant que manager, pour mettre en cohérence les paroles et les actes, un choix est à faire : soit je prends le risque de divergences grandissantes entre les intentions individuelles par absence ou faiblesse d’intention commune claire, soit je prends le risque de mettre la question de l’intention collective sur le tapis quitte à voir certains membres de la tribu se désolidariser de l’intention commune. Dans les deux cas, le risque est important et se ramène, en somme, à un risque d’éventuel éclatement (immédiat ou différé) d’une partie de la tribu. A partir du moment où dans tous les cas de figure ce risque existe, autant expliciter clairement et rapidement l’intention collective en étant donc sélectif et électif. Le courage managérial est l’indispensable compagnon de route de la confiance managériale.

2. Mettre en œuvre une co-responsabilité

Co-opération, co-construction, approches collaboratives, bonnes pratiques, partages d’expérience… C’est tendance, n’est-ce pas ? Peut-être mais c’est surtout nécessaire car la co-responsabilité est un ressort profond de la confiance. Le modèle mutualiste est un excellent contrepoids à nos activités souvent individualistes, voire solitaires. Etre acteur, créateur, c’est être responsable, mais pas tout seul ! Plus que jamais, un loupé, une réussite de l’autre nous impacte tous. Mais quand nous partageons idées, projets, réalisations, nous passons d’une culture du « JE » à une culture du « NOUS ». Je ne travaille véritablement dans et pour une équipe que si je travaille avec l’équipe. Savoir que l’autre partage ma responsabilité est un vecteur puissant de confiance mutuelle.

La clé de la co-responsabilité : en tant que manager, si je souhaite co-responsabiliser alors je dois co-construire ! J’ai une idée, un projet, une conviction ? J’en parle, j’implique et je responsabilise très vite mon entourage, mes collègues et mes réseaux. Non seulement mon projet s’affinera mais en plus je me fabrique mes premiers ambassadeurs et mes premiers haut-parleurs… Cerise sur le gâteau, l’intention collective se précisera au travers de cette co-construction et donnera un élan fort à mon projet ou à mon idée grâce à cette co-responsabilisation sur le résultat

3. Se donner une éthique du doute et du sens critique

« A qui ne sait où il va, il n’est pas de vent favorable » écrivait  Sénèque. Plus je suis libre et invité à être créatif, plus j’ai besoin d’une ligne de conduite, d’une éthique. Ethique,  déontologie ne signifient pas seulement règles et interdits. Une éthique invite à vérifier, valider, donc à mettre à l’épreuve, à mettre en question, à mettre en doute. Pas d’éthique sans sens critique. C’est l’esprit critique qui crée la confiance. C’est la confiance qui permet l’esprit critique.

La clé de l’éthique et du sens critique : quand je suis en position de management, à chacune de mes  décisions ou de mes actions, je dois faire la différence entre éthique et morale : la morale décrit des mœurs collectives. Elle est donc d’essence statistique, normative et conformante. L’éthique guide le comportement individuel. Elle est donc d’essence initiatique, tripale et libérante. Quel est le bien commun que je veux défendre ? En répondant à cette question, je saurai pour quoi entreprendre et avec qui ! C’est ça l’éthique ! C’est ça la co-construction ! C’est ça l’intention collective et c’est tout ça qui crée la confiance. La confiance ca ne se décrète pas unilatéralement, elle se co-construit mutuellement !

4. Avoir la passion de la liberté

Une société, ce n’est pas une technostructure, une hiérarchie et des process. Ordre, évaluations et notations sont nécessaires ET insuffisants. Car il y a des liens qui ligotent et des liens qui unissent. On est prisonniers des premiers, libres grâce aux seconds. Faire lien, c’est faire acte de liberté. La confiance de l’autre me libère et ma liberté vivifie notre relation.

La clé de la passion et de la liberté : en management, liberté et confiance ne font bon ménage que si liberté et responsabilité marchent main dans la main. En effet sans responsabilité, la liberté s’assimile à du laxisme et personne ne doit faire confiance au laxisme. À l’inverse, sans liberté, la responsabilité s’assimile à du harcèlement et là encore personne ne peut être en confiance dans une telle situation. Pour qu’un contrat devienne un pacte, pour que les paroles deviennent des actes et pour que les actes soient toujours réalisés avec tact, toute liberté doit être associée à une responsabilité et toute responsabilité doit s’accompagner d’un degré de liberté. C’est ce cocktail liberté-responsabilité qui génère confiance et solidarité dans une équipe, un groupe ou une tribu.

5. Intégrer le droit à l’erreur et le droit à l’échec

Pas de créativité sans tâtonnements. Toute expérimentation appelle des échecs. Toute création passe par des brouillons abandonnés et des projets martyrs. A chaque tentative, mon esprit est plus clair, ma main plus sûre, mes mots plus justes. Il faut, non s’y résigner, mais le vouloir et le promouvoir. Une petite séance de brainstorming ? Dix intelligences qui se font confiance, vingt conneries à la minute, et THE idée au détour d’un échange, qui fait consensus : un fruit de la confiance mutuelle. Le droit à l’erreur et à l’échec, c’est un acte de confiance en soi, dans notre capacité à nous relever, à corriger, à rebondir. Rien ne se crée sans risque. J’assume, je prends le risque pour mieux le maîtriser. Je n’ai pas la science infuse. Mais je cherche. Et j’ai confiance en moi.

La clé du droit à l’erreur et à l’échec : félicitons nous lorsque nous échouons et félicitons nos collaborateurs quand ils ont essayé quelque chose de grand, de difficile ou d’audacieux, même si c’est un échec. Dans l’économie de demain, nous devrons APPRENDRE et AGIR en même temps car les savoir-faire vont devenir de plus en plus vite obsolètes. L’erreur est apprenante… mieux, elle est responsabilisante. Une seule règle du jeu pour maintenir un fort niveau de confiance et de performance : je n’accepte jamais deux fois la même erreur !

6. La confiance passe par le contrôle vigilant et fiable

Chacun connaît la formule fameuse de Lénine: « la confiance n’exclut pas le contrôle ». Mais le contrôle du KGB n’incite pas à la confiance…. En revanche, le contrôle augmente la confiance quand j’ai foi dans le contrôleur, ses critères d’appréciations, ses instruments de mesure, sa rigueur professionnelle et sa bienveillance. Je me sens en confiance dans un environnement sécurisé, a fortiori dans un domaine professionnel et sensible.

La clé du contrôle vigilant et fiable : mon contrôle pour être efficace ne doit pas émaner d’un pouvoir mais d’une autorité. Le pouvoir est statutaire. L’autorité est salutaire. Je fais donc toujours contrôler les choses par une personne qui fait autorité et non par un petit chef ! La confiance a besoin d’être nourrie par de la bienveillance et de l’exigence et la bienveillance et l’exigence se nourrirent d’une autorité reconnue et non d’un pouvoir arbitraire.

7. L’art de conjuguer court, moyen et long terme

Penser global, agir local : le slogan sonne bien. Mais dans l’urgence au quotidien, le nez dans le guidon, comment faire ? Pendant que je m’investis avec énergie dans une action à court terme, le contexte change. International, concurrence, règlementations, tout semble à la fois me dominer et m’échapper. Il y a parfois de quoi baisser les bras. Ne suis-je pas impuissant ? Comment alors donner du sens à mon implication ? D’abord en m’inscrivant dans l’acceptation de nos sociétés postmodernes : nous ne reviendrons pas en arrière. Faisons confiance – mais pas une confiance aveugle – à la dynamique du monde nouveau et prenons notre part de sa création.

La clé pour conjuguer court, moyen et long terme : d’abord prenons acte que le temps ne passe pas. Il s’accumule. Le court terme est donc juste une sorte d’interface entre notre mémoire bâtie et sédimentée dans notre passé et notre devenir encore écrit nul part. Conjuguer le court, moyen et long terme en management passe par 3 actes de confiance.

– Premier acte de confiance : je travaille personnellement en phase avec l’intention collective sur le long terme de mon entreprise ou de mon organisation.

– Deuxième acte de confiance : j’accepte sur le moyen terme de confronter mes idées et mes initiatives à la réalité des faits en ayant la lucidité et l’agilité de moduler mes intentions à la situation.

– Troisième acte de confiance : je donne tout pour densifier et intensifier l’intention collective du moment en fonction de la situation du moment… Ce panache personnel est même la seule raison d’être de mon action à court terme !

Bonne réflexion et bons débats à tous !

Pierre-Olivier Gros, de management-post-moderne.fr

Et vous, qu’en pensez-vous ?
Avez-vous conscience de ces 7 points-clés ?
Savez-vous les mettre en oeuvre ?
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Cette entrée a été publiée le vendredi 31 janvier2014 à 14 h 32 min, et rangée dans Management. Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée via son flux RSS 2.0.Vous pouvez laisser un commentaire, ou faire un rétrolien depuis votre site.
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3 réponses

4 février 2014 à 8 h 40 min
Philippe écrit :

Je souhaite ajouter un élément sur le point 6 « le contrôle vigilant et fiable ». Il me semble que le contrôle lorsqu’il s’exerce doit avoir pour but de déceler précocement des difficultés à venir dans un souci d’apprentissage mais aussi pour minimiser l’impact des erreurs faites.

19 mars 2014 à 15 h 12 min
Nicolas écrit :

La confiance en management…. vaste question que vous traitez avec brio, merci, je pense en effet qu’un manager doit entretenir une relation de confiance avec son équipe afin de les intégrer aux prises de décisions, de pouvoir les fédérer et travailler ainsi tous dans le meme sens afin de gagner en qualité de travail mais aussi en éfficacité.

3 juillet 2014 à 11 h 39 min
Les 7 clés de la confiance en management | Blog de la Positive Attitude et de l'Optimisme écrit :

[…] ce billet, découvrez 7 clés qui permettent au manager de créer de la confiance et de jouer pleinement son […]

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